TRANSITION ÉCOLOGIQUE
Proposition pour un fonds européen de relance et de transition écologique
La pandémie actuelle fait vivre à l’Union européenne une épreuve qui doit la conduire à se réinventer, notamment dans ses outils "anticrise" qui doivent absolument associer relance économique et transition énergétique. C’est à partir de ce paradigme qu’Alain Granjean, économiste et actuel président de la fondation Nicolas Hulot, associé à Olivier Bodin (ancien fonctionnaire international et fondateur de l’ONG
Greentervention), ont rédigé
un article plaidant pour la création d’un fonds européen de relance et de transition écologique. Ce nouvel instrument, mobilisable sur une période 5 à 7 ans, pourrait être doté d’un budget de 1 500 à 2 000 milliards d’euros, soit environ 2 % du revenu national brut de l’Union européenne. Parmi les avantages cités, ce fonds pourrait notamment permettre de contrecarrer les pressions qui s’exercent aujourd’hui par des lobby industriels pour rechercher la relance économique la plus rapide possible quitte à s’affranchir des considérations environnementales et à retarder le green deal européen alors qu’il est fondamental que celui-ci reste au cœur des priorités d’action de l’UE. Principalement financé par l’émission d’obligations garanties par l’Union européenne, ce fonds permettrait à chaque État européen de bénéficier des conditions d’emprunt de l’Union européenne qui sont globalement meilleures que celles que peuvent avoir la plupart des pays membres en direct. Cela leur donnerait le pouvoir d’engager les dépenses d’investissement qui leur sont le mieux adaptées étant donné leur propre contexte économique et social. L’idée des auteurs n’est pas de remettre en cause les budgets communautaires existants et alloués à des domaines comme la politique agricole commune (PAC), les grands programmes de R&D ou le développement d’infrastructures transnationales. Au contraire, le fonds décrit est davantage imaginé comme un outil complémentaire plus rapide dans la mise en œuvre des programmes choisis et qui sécuriserait les États par la disponibilité de fonds hors ressources nationales.