ÉOLIEN
Le chef de l’État souffle le chaud et le froid sur la filière
En visite la semaine dernière à Belfort, le chef de l'État a déroulé une nouvelle feuille de route combinant énergies renouvelables et nucléaire. Concernant l’éolien, les annonces ont alterné le chaud et le froid. Du côté des points positifs, Emmanuel Macron a mis en avant l’éolien en mer en reconnaissant un retard français en la matière et en jetant les bases d’une nouvelle impulsion qui porterait le parc à un niveau
« de l'ordre de 40 gigawatts en service en 2050, soit, pas moins d'une cinquantaine de parcs ». Un développement, certes moins impressionnant que celui du Royaume-Uni (40 gigawatts d’ici à 2030), mais qui a tout de même été salué par les professionnels du secteur. Ainsi pour Jean-Louis Bal, président du Syndicat des énergies renouvelables (SER), l'objectif du président de la République est possible car pour le réaliser,
« on aura besoin de moins de 3 % du territoire maritime national métropolitain », a-t-il assuré à nos confrères de
France Info. Cependant cette croissance ne se fera pas toute seule.
« Il faut que l'État mette des moyens humains dans les différents ministères qui seront responsables de la politique énergétique et maritime ». Même constat du côté du
syndicat éolien France énergie éolienne (FEE), pour qui les annonces présidentielles font preuve de « volontarisme ». En revanche, le secteur s'inquiète des propos du président, sur l’éolien terrestre. Emmanuel Macron a annoncé un objectif de 37 gigawatts en 2050, alors que l’actuelle programmation pluriannuelle de l’énergie prévoit d'atteindre entre 33 et 35 gigawatts en 2028. Pour Anne-Catherine de Tourtier, présidente de FEE, le Président envoie un mauvais signal :
« les volumes et le rythme proposés sur l’éolien terrestre sont clairement en décalage avec les besoins de notre pays. Dans ces conditions, cette trajectoire ne permettrait pas, à court comme à moyen termes, de mettre les Français à l’abri des chocs énergétiques, ni d’assurer, dans un temps maîtrisé, le niveau de sécurité et d’indépendance énergétiques qu’un pays comme la France se doit de maintenir. Les travaux de RTE le démontrent d’ailleurs clairement : d’ici à 2035, l’éolien terrestre est la solution la plus efficace et pragmatique à déployer. »