Technologies & enjeux / La vie d’un parc éolien

Éolien et financement participatif

Le financement participatif, également appelé « crowdfunding », est une démarche initiée par un porteur de projets qui ouvre le financement d’un projet aux citoyens.

Dans ce cadre, des plateformes web mettent en relation des développeurs de projets en recherche de financement avec des citoyens. Ces plateformes permettent le fléchage des fonds alloués vers un projet choisi par le contributeur, grâce à une communication directe et transparente entre le porteur de projet et le contributeur. L’éolien est aujourd’hui la filière la plus représentée au sein de ce mouvement.

Plusieurs formes de financement participatif

Pour un projet donné, la participation financière des citoyens peut revêtir plusieurs formes (don avec ou sans contrepartie, prêt ou investissement en capital). On retrouve essentiellement deux modalités pour les projets éoliens :

Le prêt : il est accordé par des particuliers avec un remboursement du capital en fin de période (7 ans au plus) et, dans le cas où des intérêts sont prévus, avec leur étalement sur la durée.

L’investissement en capital : cela consiste en une prise de participation en actions dans la société qui va porter le développement du site. Les investisseurs recevront une rétribution financière via des dividendes et une plus-value potentiellement réalisée. Les investisseurs deviennent alors actionnaires.

Dans le cadre d’un projet citoyen, c’est l’initiative du projet elle-même qui est d’origine citoyenne. Les fonds propres nécessaires à la réalisation du projet (entre 20 et 30 % du budget total) sont en partie détenus par les citoyens et le complément du financement provient de prêts bancaires.

Encore confidentiel il y a quelques années, ce phénomène connaît une croissance intéressante : Mi 2024, plus de 330 projets citoyens (en développement et en exploitation) étaient recensés en France par le réseau Énergie Partagée, dont 42 projets éolien.

Dans une telle démarche, la rentabilité de l’investissement n’est souvent pas la principale motivation des citoyens qui s’engagent. Les bénéfices visés sont alors davantage collectifs :

  • valoriser les ressources économiques et énergétiques des territoires ;
  • promouvoir une dynamique collective de transition énergétique, dans laquelle des habitants s’expriment et participent aux prises de décision ;
  • renforcer l’intégration locale des projets d’énergies renouvelables ;
  • participer à un projet qui a du sens pour le territoire ;
  • maintenir et créer des emplois ;
  • développer de nouvelles compétences sur le territoire.

En phase de développement, qui est l’étape la plus risquée de la vie d’un projet, un outil de financement existe au niveau national : il s’agit d’EnRCiT, outil de financement doté de 10 millions d’euros par la Caisse des dépôts, l’Ircantec et le Crédit coopératif., 

Des projets favorisés par les pouvoirs publics

La loi de transition énergétique pour la croissance verte comporte des dispositions en faveur du financement participatif dans le secteur des énergies renouvelables. La loi permet d’une part à des collectivités territoriales une participation plus libre au capital de sociétés commerciales dans le domaine des renouvelables mais a également elle incite au développement du financement participatif de projets.

L’Etat a ainsi mis en place des cahiers des charges spécifiques qui permettent aux développeurs qui remportent des appels d’offres et s’engagent à recourir au « crowdfunding » de pouvoir bénéficier, sous certaines conditions, d’un bonus sur le prix de rachat de l’électricité produite.

UN LABEL EXISTE

Le label «  Financement participatif pour la croissance verte »

Ce label a été lancé en 2017 par l’association Financement Participatif France (FPF). Il garantit au financeur-citoyen une transparence de l’information ainsi que la qualité environnementale des projets et oriente les financements vers des actions qui concourent à la transition écologique et énergétique.

La procédure de labellisation est auto-administrée par les plateformes de financement elles-mêmes, qui doivent se faire agréer par l’association FPF.