CHIFFRES CLÉS / Indicateurs économiques
Coûts de production de l’électricité éolienne en mer
L’exploitation de l’énergie éolienne en mer a commencé avec des turbines posées sur les fonds marins (éolien posé) et tend à se développer avec des turbines montées sur des flotteurs (éolien flottant) qui faciliteront leur installation plus loin des côtes, indépendamment des conditions de sol et à des profondeurs plus grandes. L’éolien en mer présente l’intérêt de profiter de régimes de vents plus forts et plus réguliers que ceux de l’éolien terrestre ce qui améliore son facteur de charge. De plus, l’éloignement des côtes diminue les conflits d’usage avec les autres professionnels de la mer comme les marins pécheurs ou les lignes commerciales maritimes.
Bien que la France ait un nombre limité de sites éoliens en mer en activité, il est possible d’estimer le coût des projets les plus récents. Les derniers appels d’offres ont été attribués en 2023 à 44,9 €/MWh pour l’éolien posé, et en 2024 à 86,45 €/MWh pour l’éolien flottant.
Par ailleurs, il est possible d’évaluer des coûts moyens européens de production d’électricité issue de sites éoliens en mer en se basant sur des données de parcs étrangers déjà en activité. Ce travail d’estimation a été réalisé par l’ADEME dans une publication parue en 2019. Ainsi, le coût de production de l’électricité éolienne en mer est estimé en 2018 entre 68 € et 92 € le MWh.
Evolution des coûts sur les dernières années
Les différences peuvent s’expliquer par les potentiels des sites d’implantation, mais les écarts proviennent essentiellement des différentes politiques nationales de soutient mises en place (durées des tarifs d’achat ou tarifs de raccordement aux réseaux électriques nationaux). Ces critères participent à l’évolution du LCOE pour le producteur. Globalement, depuis le début des années 2010 l’évolution des tarifs d’achat a été particulièrement rapide comme le montre ce graphique issu d’une étude de l’ADEME :
Des potentiels de progression importants pour l’éolien posé
Les économistes anticipent d’importantes baisses de coût de production aux horizons 2030 et 2050 grâce, à la fois aux progrès techniques, à l’allongement des durées de vie des parcs, et à l’industrialisation grandissante de la filière. Cependant ces résultats seront sensibles aux taux d’actualisation effectifs, reflet du coût du financement des projets.
L’éolien flottant vers le chemin de la maturité
Cette technologie permet d’installer des machines au large des côtes où les fonds marins de grandes profondeurs interdisent l’utilisation d’éoliennes en mer posées. En Europe, on dénombre actuellement assez peu de parcs actifs sur ce segment. Ces sites sont notamment situés en Norvège, au Portugal et en Ecosse.
En France, un site démonstrateur de 2 MW est en service depuis 2018. Plusieurs parcs pilotes sont ensuite prévus pour être mis en service à horizon 2024-2025, et devraient être suivis de projets commerciaux de grande envergure au tournant des années 2030.
A la lumière de la littérature existante, l’ADEME estime que le LCOE des sites éoliens flottants peut significativement diminuer pour les décennies 2030 et 2050, même si les CAPEX varient sensiblement, cette technologie n’ayant pas encore atteint la maturité industrielle :