CHIFFRES CLÉS / INDICATEURS ÉCONOMIQUES

Les retombées économiques de la filière éolienne

En plus de produire de l’énergie, les sites éoliens génèrent des retombées économiques à travers l’activité des chantiers, l’exploitation des parcs mais également à travers des taxes qui profitent aux collectivités et aux acteurs locaux.

Des emplois locaux et pérennes

 Crédit : Siemens AG
On estime à 28 266 les emplois directs et indirects éoliens localisés en France fin 2022, dont 6 982 dans l’éolien en mer. Sur ce total, 16 230 emplois sont liés aux secteurs industriels. Si les éoliennes installées en France sont majoritairement de marque étrangère, l’industrie nationale représente néanmoins plusieurs dizaines de milliers d’emplois dans les activités de fabrication de composants pour les turbines, de matériels électriques ou d’assemblage des machines. Les autres emplois sont liés au développement des projets (études techniques, génie civil, transport) et à l’exploitation et à la maintenance des centrales éoliennes.
Déjà 6 980 emplois pour l’éolien en mer français

Après une gestation particulièrement longue de plus de 10 ans, l’éolien en mer français avait finalement accouché de son premier parc en 2022 avec le site de Saint-Nazaire (480 MW). Depuis, la filière n’a cessé de se développer en raccordant les parcs de Saint-Brieuc (496 MW) et Fécamp (497 MW) au printemps 2024. 

Dans ce contexte, la réalité industrielle du secteur poursuit sa structuration. A travers le pacte éolien en mer, la filière s’est engagée à créer 1 000 emplois par an pour atteindre 20 000 emplois en 2035 contre un pointage 6 980 fin 2022. Avec une moyenne de 1 243 emplois créés sur les 5 dernières années (soit 6 217 équivalents temps plein – ETP), le secteur respecte ses engagements. Pour 2024, il est prévu de renforcer la dynamique avec désormais la création de 1 100 postes au cours de l’année.

Un marché annuel de plusieurs milliards

 Crédit : Siemens AG 

En 2021, le marché total de la filière éolien terrestre en France, a été estimé par l’ADEME à 5,8 Mds€, dont 3,3 Mds€ pour la partie exploitation des parcs, 2,5 Mds€ pour la construction des nouveaux sites et 0,8 Mds€ pour les exportations.

Côté éolien en mer, la filière est principalement portée par l‘activité issue de cinq projets commerciaux d’éolien posé. Trois sites sont déjà en activité (Saint-Nazaire, Saint-Brieuc et Fécamp) auxquels s’ajoutent les chantiers de l’Ile d’Yeu – Noirmoutier et de Dieppe – Le Tréport. Selon l’Observatoire des énergies marines (OEM), l’activité économique du secteur français de l’éolien en mer est évalué à plus de 2 milliards d’euros pour 2023, un chiffre qui a doublé par rapport à celui de 2022. A cela viennent s’ajouter les très bons résultats à l’export (1,5 Mds€ de chiffre d’affaires) qui démontrent la compétitivité des entreprises françaises.

L’éolien, à l’instar des autres énergies renouvelables, peut générer des revenus pour le budget de l’État via le mécanisme de complément de rémunération. En effet, lorsque les prix du marché de l’électricité sont inférieurs au prix fixé lors de l’attribution du projet éolien (prix de référence), l’État verse alors un complément au producteur. À l’inverse, si les prix du marché sont supérieurs au prix de référence, le producteur reverse alors la différence à l’État. 

Ainsi, selon France Renouvelables, la filière éolienne (terrestre et en mer) aurait reversé 6,3 milliards d’euros à l’État pour les années 2022 et 2023, lorsque les prix de l’électricité avaient drastiquement augmenté du fait de la crise énergétique survenue suite à la guerre en Ukraine. 

Quelles retombées locales pour l’éolien terrestre ?

Avec l’éolien terrestre, les collectivités territoriales avoisinantes des parcs perçoivent des revenus à plusieurs niveaux :

  • la Taxe Foncière sur les Propriétés Bâties (TFPB);
  • la Cotisation Foncière des Entreprises (CFE), qui est intégralement perçue par les communes et communautés de communes;
  • la Cotisation sur la Valeur Ajoutée des Entreprises (CVAE)
  • l’Imposition Forfaitaire sur les Entreprises de Réseaux (IFER), dont le montant est de 8 160€ par MW installé au 1er janvier 2023. Cet impôt se répartit, en proportions variables, entre la commune qui accueille le parc, l’Établissement Public de Coopération Intercommunale (EPCI) et le département. Le partage du produit de l’IFER dépend notamment du choix de la fiscalité appliquée par l’EPCI et du statut de la commune d’accueil (commune isolée ou rattachée à l’EPCI).

Par ailleurs, la location des terrains peut également être une source de revenus s’il s’agit d’un terrain communal.

Les bénéfices économiques de l’éolien en mer

Pour l’éolien maritime, les retombées fiscales varient en fonction de l’implantation des sites au large des côtes : 

  • Lorsque les éoliennes se situent sur le domaine public maritime (à moins de 12 milles des côtes, soit environ 22 kilomètres au large), une taxe annuelle est appliquée à l’exploitant du parc. Cette taxe sur les éoliennes maritimes dépend du nombre de mégawatts installés par éolienne. En 2023, la taxe s’élève à 19 405 € par mégawatt installé. A titre illustratif, cette taxe serait de 9,7 millions d’euros pour un parc de 500 MW. Son produit est perçu par les communes littorales d’où les éoliennes sont visibles (50%), les comités des pêches maritimes et élevages marins (35%), l’Office français de la biodiversité (10%) et la société nationale de sauvetage en mer (5%).
  • Lorsque le parc se situe en zone économique exclusive (à partir de la limite du domaine public maritime et jusqu’à 200 milles (370 km) des côtes), une taxe éolienne en mer est applicable depuis 2022 et est versée à l’État. 

De plus, les opérateurs des parcs éoliens maritimes et RTE (Réseau de transport de l’électricité) sont soumis à une redevance annuelle d’occupation du domaine public maritime perçue par l’État. Les parcs situés en zone économique exclusive sont également redevables d’une redevance annuelle, versée à l’Office français de la biodiversité. Dans tous les cas, il est à noter que les sites bénéficiant d’un complément de rémunération sont exonérés de cette redevance durant la durée du contrat. 

Enfin, le raccordement des postes éclectiques, qui sont situés sur terre, constitue une source supplémentaire de retombés fiscales pour les collectivités locales.

  LEXIQUE

Emplois directs : emplois directement liés à la production de produits ou de services dans le secteur de l’éolien (ex. un emploi chez un fabricant d’éolienne).

Emplois indirects : emplois dans des entreprises qui fournissent des biens et des services au secteur de l’éolien (ex. dans une entreprise qui produit des composants électroniques, les emplois liés à la fabrication des composants qui seront vendus à l’industrie éolienne).