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Mesurer les gisements de vents

Certaines zones géographiques sont plus propices au déploiement d’éoliennes que d’autres. Toute la pertinence d’un site, au delà des questions d’aménagement du territoire, repose sur la manière dont le vent y souffle.

Il faut donc « mesurer le vent », mais cette action demande d’appréhender plusieurs paramètres. Tout d’abord, les vents ne soufflent pas de la même manière selon l’altitude. Ensuite, il faut pouvoir mesurer leur force, leur vitesse et leur direction. Enfin, il est important de voir comment la force du vent peut varier en journée. Les outils de mesure doivent aussi pouvoir fournir des données concernant l’humidité et la pression atmosphérique qui influencent la production éolienne.

Chaque site présente des caractéristiques différentes. Or il est important d’être précis et cohérent dans les données collectées, afin de choisir l’emplacement optimal pour chaque éolienne et d’évaluer correctement la production d’électricité afin d’estimer la rentabilité d’un projet.

En France, dans la plupart des cas, les mesures de vent sont faites grâce à des mâts spécifiques. La taille de ceux-ci doit être au moins égale aux deux tiers de la hauteur de moyeu de l’éolienne type retenue pour le site. Sur les mâts, des anémomètres et des girouettes sont installés. Pour les sites éoliens situés en mer la démarche est similaire. Des campagnes de mesures sont également réalisées grâce à des équipements adaptés.

Source : Observ’ER

De nombreux outils de pointe existent pour affiner au plus près les mesures. Par exemple, le projet SmartEole (janvier 2015 – juin 2018) étudie les effets du vent au sein d’un parc éolien. En effet, à l’arrière d’une éolienne, la vitesse du vent est diminuée puisqu’elle a capté une partie de l’énergie du vent naturel. Par ailleurs, l’intensité de turbulence est augmentée. Cet effet de sillage a donc un impact d’une éolienne à l’autre qu’il convient d’étudier.

Afin d’accompagner les collectivités dans l’intégration de l’éolien dans leur politique énergétique et leur planification territoriale, l’Ademe a développé un outil de cartographie du potentiel éolien local qui s’applique à la France métropolitaine, la Guadeloupe, la Martinique et la Nouvelle-Calédonie.

Cet outil se présente sous la forme d’un site Internet qui permet d’évaluer le potentiel local à partir d’une carte de France. Il présente les vitesses des vents à différentes hauteurs et des indicateurs permettant de quantifier les variabilités de court et de moyen termes. Il est notamment possible d’obtenir pour chaque lieu un tableau d’estimation des productibles bruts d’une éolienne de 1 MW selon six hauteurs de rotor (de 60 à 120 m, par palier de 20 m) et trois toilages (faible, moyen et fort). L’objectif est d’attirer au maximum l’attention des collectivités sur les gisements existants, tout en insistant sur le fait qu’au niveau régional, le réseau électrique n’a aucune difficulté à intégrer la production éolienne.

L’outil est consultable à partir de l’adresse : www.windatlas.ademe.fr

  LEXIQUE

Moyeu d’une éolienne : également appelé “nez”, le moyeu désigne la pièce la plus en avant de la nacelle de l’éolienne qui va supporter les pales du rotor

Anémomètre : appareil permettant de mesurer la vitesse ou la pression du vent

Girouette : appareil permettant de visualiser la provenance du vent ainsi que son origine cardinale